BISHOP GUNN : Natchez (2018)



Originaire de Natchez dans le Mississippi, ce groupe a fait preuve d’originalité en intitulant son album d’après le nom de sa ville natale. Cette originalité relative se retrouve dans le contenu du disque, une production parfois plombée par des morceaux lourdingues assez ennuyeux (« Southern discomfort », « Wheels », « Silver streets », « Baby what you want me to do »). Cela s’améliore un peu avec le funky « All the ways » et son solo bien envoyé, « Anything you want » (un southern blues-rock proposant un solo de guitare costaud) et « Right there with me » (un southern rock mid tempo avec une bonne slide). En écoutant tous ces titres, on se dit que les musiciens ne sont pas mauvais, sans plus, et qu’ils évoluent dans le registre du blues-rock lourdaud et du southern rock de troisième zone. Mais il ne faut pas se fier aux apparences. Comme toujours, la bonne surprise arrive là où on ne l’attend pas. Sans prévenir, l’esprit du Sud refait surface avec deux superbes chansons : « Devil is a woman » (un morceau southern soul avec un solo de guitare qui rappellerait Dickey Betts) et le mélodique « Shine » (à l’ambiance soul/motown dans le style de Wet Willie). Et là, c’est carrément bon ! Il était temps ! En conclusion, ce disque moyen me rappelle mes livrets scolaires où apparaissait régulièrement la remarque « Peut mieux faire avec de la bonne volonté ! »

Olivier Aubry